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Cannes 2008
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26 mai 2008

DOUZIEME JOUR

Une palme qui classe

 

Où en attendant le palmarès, le journaliste ne fait rien
mais avec beaucoup d'abnégation.

 

 

 

Ce matin, c'était grasse matinée. Cet aprem, sieste devant le grand prix de Monaco. Qu'il est doux de ne rien faire lorsque plus rien ne s'agite autour de vous. En bas, sur la Croisette, on repasse tous les films de la compet'. Bonne occas pour une remise à niveau ou des séances de rattrapage. Mais moi je n'ai rien a rattraper, sinon quelques heures de sommeil.

 

J12Si le temps l'avait permis je serai descendu de ma chambre (à pied, pas question d'ascenseur) pour aller jusqu'à la piscine et piquer une tête. Mais c'est un temps digne d'un jour de présentation d'un film de Wenders qui plombe le ciel cannois. Donc ce sera terrasse et farniente jusqu'à l'heure du palmarès que je regarderai sur Canal + comme tout le monde.
Je n'ai pas fait de papier « pronostic » parce que je trouve parfaitement stupide de remiser le festival au rang d'une course hippique et totalement idiot de se mettre à la place d'un jury qui est souverain. J'ai des coups de coeur, bien sur. Sur les marches en attendant la remise des prix, Laurent Weil et son oreillette fait monter la pression. Lui, d'évidence, c'est Valse avec Bashir
pour lequel il vote. Depuis le début du Festival, Eva Betan clame sur tous les tons que Desplechin mérite la palme. Dans Libé, on porte haut le film de Garrel. Les confrères étrangers ont élu le Ceylan. Moi j'ai écris que Cantet méritait d'être au tableau d'honneur. Il vient de quitter Cannes avec le prix d'excellence. Belle pagaille sur la scène du palais avec toute la cour de récré invitée par le réalisateur à partager la distinction. Ces ados se rendent-ils compte de la joie et l'émotion qui submerge une bonne partie du public, y compris moi-même devant mon petit écran ? Le film de Cantet ne changera peut-être pas la face du monde mais il proposera à ses spectateurs, que je souhaite nombreux lors de sa sortie en salle, une manière morale, humaine et paritaire de mettre en scène la vie.
Je repense à Pialat, dernier réalisateur français en date à obtenir la Palme, levant son poing au ciel et s'écriant
« Je sais que vous ne m'aimez pas, mais moi non plus ! ». Ce soir en compagnie de Cantet et toute sa troupe, on a envie d'aimer tout le monde. Sean Penn et ses petits camarades du jury ont bien fait les choses : ce palmarès ne manque pas de classe et le cinéma va à bonne école.
A tout ceux qui pensaient que, faire Cannes, c'était la récré, il apporte un démenti sévère : à Cannes, on apprend. Et cette année, visiblement, c'était l'intelligence qui y était enseignée.
marches
Ce soir je fais mes valises, on repli le tapis rouge. Comme nous en avons convenu, Gilles Jacob et moi-même, je ferme les portes du Palais en éteignant bien la lumière et en vérifiant que j'ai bien fermé le gaz. Je laisse la clé dans le pot du petit palmier de gauche, en haut des marches. Gilles Jacob la retrouvera l'an prochain. D'ici là, je pense aller au cinéma...

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